Subcribe

En Espagne et en France, venez parcourir les collines, sentir les herbes sauvages et pique-niquer parmi les arbres

À l’extrémité sud de la France et à l’extrémité est de l’Espagne, il existe un lieu aux collines tapissées de romarin et de thym sauvages, où poussent des bottes d’asperges entre les roches d’ardoise plates. Comme vous l’avez peut-être deviné, je parle de la Catalogne, région majoritairement espagnole, la moins connue des Pyrénées orientales au-dessus de la frontière française. On l’appelle aussi la Catalogne du Nord. Comme je l’ai découvert il y a quelques années, ce coin de pays souvent oublié d’Europe du Sud est le paradis des amateurs de plein air. Une destination parfaite pour les voyageurs curieux de nature en quête d’expériences parmi les arbres et la faune.

Vue aérienne du littoral de la Catalogne, Espagne.

Atout majeur, surtout pour moi : cette région facilite l’écovoyage. Des trains écoénergétiques et abordables relient chaque petit village côtier, auxquels s’ajoutent des fermes biologiques et des jardins communautaires ici et là. Les hébergements durables, dont les sites de camping, sont faciles à trouver. Mais, ce qui m’a surtout marqué, c’est le souci des habitants pour leur environnement et la nature. Ils accueilleront quiconque les traite avec affection et respect. Voici donc l’histoire de mon exploration de la Catalogne, guidée par la nature et la durabilité.

Mon voyage a commencé par un beau matin ensoleillé, quand j’ai débarqué du train dans le petit village maritime de Banyuls-sur-Mer. À partir de la gare, à quelques minutes du village, je me suis rendu à pied à mon hébergement chez l’habitant. C’était le choix idéal pour moi. Idéal et aussi responsable, puisque les hôtes voulaient accueillir les écovoyageurs et avaient équipé leur maison de panneaux solaires. En plus, j’étais privilégié, j’avais droit aux meilleurs conseils pour me rendre en nature. Mes hôtes m’ont prêté une carte de randonnée, en attirant mon attention sur des ruines romaines, au sommet des collines. Ils m’ont même révélé leur coin secret pour trouver les pommes de pin aux noix les plus délicieuses.

Le bord de mer du village de Banyuls-sur-Mer en France.

J’ai défait mes bagages, puis j’ai enfilé mes bottes de randonnée : cap sur les collines. Le village de Banyuls-sur-Mer est connecté à une douzaine de sentiers, alors pas besoin de voiture ni de vélo. À mesure que je grimpais, le village s’estompait au loin et le parfum du romarin, qui recouvrait les roches d’ardoise le long du sentier, s’intensifiait dans mes narines. Environ une heure après le début de ma randonnée, je suis arrivé près d’un ruisseau presque cristallin. Je me suis penché et j’ai aspergé mon visage d’eau. Elle était froide et sentait frais, comme les petites pierres où elle s’écoulait. À ce moment-là, j’ai décidé de m’arrêter pour dîner. Quoi de mieux qu’un pique-nique en solitaire, juste avec ses pensées et la musique de la brise qui souffle sur les pins? À la vue de ces arbres, je me suis rappelé ce que m’avaient dit mes hôtes : ouvre les pommes de pin, il s’y cache quelque chose de spécial. J’en ai alors ouvert quelques-unes. Qu’ai-je trouvé, niché tout au fond? Bien sûr : des petites noix blanches, celles qui donnent à tant de plats locaux leur saveur unique. Sur le chemin du retour, après tout un après-midi de randonnée, j’ai trouvé une belle botte d’asperges sauvages. Avant que je parte ce matin-là, la femme qui m’hébergeait m’avait encouragé à y goûter crues. J’ai donc croqué la tête de l’asperge. Un délice! La saveur et la texture étaient remarquables. C’était tendre et un peu épicé, comme du poivre noir. Jamais je n’avais mangé d’aussi bonnes asperges, crues ou cuites!

Après mon aventure à Banyuls-sur-Mer, j’ai décidé de reprendre le train. On a franchi la frontière pour entrer dans la partie espagnole de la région, plus précisément un petit village hors de Girona, appelé Espolla. Avant mon arrivée, je suis tombé sur une ferme biologique qui accueillait gratuitement des visiteurs en échange d’un coup de main dans les champs. L’écoagriculture m’a toujours beaucoup intéressé, tant pour la qualité des aliments produits que pour la visée de la pratique, soit de réduire les effets de l’activité humaine sur l’environnement. Et quel meilleur endroit que la Catalogne, avec son superbe décor rural, pour apprendre cet art? Ainsi, pendant deux jours, j’ai aidé à faire du pain avec du blé de la région. J’ai nourri le levain, pétri la pâte et, sûrement avec un éclat de joie dans les yeux, admiré les miches gonfler dans le four au bois. Autre expérience inoubliable : regarder la cueillette d’olives. La région regorge d’oliviers, qui produisent une huile incomparable. D’ailleurs, petite confidence, c’était la première fois que je voyais des oliviers de ma vie! En Catalogne, j’en ai vu par centaines. J’ai encore l’image de leurs branches lourdes et leurs fruits verts, qui inspirent la cuisine régionale depuis des siècles. J’ai eu la chance de goûter à l’huile fraîchement extraite par le pressoir à olives, une expérience inoubliable.

Vous vous demandez peut-être : et la plage, elle? Je vous rassure, je n’ai pas esquivé les eaux magnifiques de la Méditerranée. Pendant trois jours, j’ai visité le plus de plages possible le long de la route E12, jalonnée de petits villages côtiers. Les eaux claires et profondes épousant le littoral rocheux de Cala Bramant étaient à couper le souffle. Et que dire de la plage sablonneuse de Platja de Garbet? Inégalable dans les tropiques. Puis, pour nourrir l’âme, direction Collioure, du côté français : il s’y dresse une ancienne forteresse, entourée d’eau bleu nuit.

Région de Collioure – Une ville de la côte méditerranéenne française.

Au fil de mes voyages en Catalogne, j’ai dressé une liste de conseils qui pourraient vous guider dans votre propre exploration. Prenez le train! En plus d’être abordable et efficace, le train est un moyen de transport écologique. On trouve aussi un système de bus, qui relie tous les villages du côté français (quand j’étais là, ça ne coûtait qu’un euro par trajet). Recherchez des fermes biologiques et des hébergements durables, par exemple chez l’habitant ou dans un gîte écologique. Un pique-nique en vue? N’oubliez pas de ramasser vos déchets avant de partir. Encore mieux : laissez l’endroit plus propre qu’il ne l’était à votre arrivée. Truc personnel : pour éviter les déchets, j’ai apporté des contenants réutilisables pour ranger ma nourriture. Mot de la fin : le camping est merveilleux pour se plonger dans la nature, tout en réduisant le plus possible son empreinte environnementale. Bonne exploration!

Brandon Chang,
Brooklyn New York.

Les choses à prendre en compte avec de voyager

load more

Quelques conseils à suivre lors d’un voyage